Ainsi, cette phase peutpasser inaperçue chez un enfant ou se manifester de façon plus marquéechez un autre. Dans le même texte, Freud précise que lors de la destruction du complexe d'Œdipe, l'enfant, garçon et fille, est obligé de renoncer à prendre respectivement la mère et le père pour objet libidinal. Le petit garçon de Julien âgé de 3 ans est très possessif avec sa mère. Le complexe d'Oedipe est un ensemble organisé de désirs amoureux et hostiles que l'enfant éprouve à l'égard de ses parents. Ainsi, le fait qu'un garçon durant cette période soit amoureux de sa mère et désire tuer son père répond à l'impératif du complexe d'Œdipe. Le raisonnement freudien est donc selon lui un « cercle vicieux », principalement parce que Freud interprète le mythe grec avec une mentalité contemporaine, sans effectuer un travail de contextualisation historique[17]. Même si le complexe n'y apparaît pas explicitement[H 4],[5], Freud définit tout d'abord la libido comme l'énergie sexuelle aux fondements de la dynamique psychique qui tend à se projeter sur un objet extérieur. La notion est l'invention de deux autres psychanalystes officiant à Zurich, Carl Gustav Jung et Franz Riklin. Ainsi que l'explique Freud, l'Œdipe est précédé de deux phases où prédominent successivement les zones érogènes, d'abord celle orale puis celle anale, et dans lesquelles s'organisent les premières relations objectales. Un nouvel oracle prédit à Œdipe qu'il sera le meurtrier de son père et épousera sa mère. Cela va développer chez lui une névrose phobique, l'impossibilité de sortir dans la rue par crainte d'être mordu par un cheval. Le blog officiel de l'ILERI. Selon une autre version de l'histoire, Œdipe et son père « aimèrent tous deux Chrysippos, et se le disputèrent »: au cours de cette rivalité, Œdipe tua Laïos, « première manifestation de la malédiction de Pélops ou bien de la colère d'Héra devant ces amours criminelles »[19]. Science Politique; Sécurité internationale & défense; Intelligence économique & Freud parle également, de manière synonymique, et dans un cadre psychopathologique, dès 1908, de « complexe nucléaire »[H 18]. Tous deux sont aimés et ha ïs, simultanément ou successivement, doù la problématique des « complexes » paternel et maternel. Ces rapports, note-t-il, « ne sont nullement dépourvus d'éléments sexuels ». ... L'orientation sexuelle est très complexe : nous naissons tous avec des tendances bisexuelles inconscientes, pour ensuite être "modelé" par l'environnement familial, culturel, social. Or ces fantasmes agissent inconsciemment, ils font agir au présent le sujet, dans une répétition permanente, heureuse ou malheureuse, de fantasmes refoulés, le plus souvent au moment de la période œdipienne. De là découle une fragilisation de l'édifice freudien, où il apparaît comme une hérésie d'associer le partenaire sexuel de la mère et la figure exerçant l'autorité sur l'enfant. Freud « supervise » l'analyse menée indirectement par le père de l'enfant et permet ainsi au petit garçon de surmonter son complexe d'Œdipe[F 4],[Note 2]. Avec l'ouvrage Malaise dans la civilisation (1929), Freud délivre l'interprétation psychanalytique des structures inconscientes sous-tendant l'humanité et ses fantasmes. Sa pensée est ensuite développée la même année dans l'essai « Un type particulier de choix d'objet chez l'homme » où il explique que les objets d'amour sont autant de substituts de la mère[A 3]. Selon Freud, tel qu'il le décrit dans son essai « L’organisation génitale infantile » (1923), l'élaboration du complexe d'Œdipe représente une étape constitutive du développement psychique des enfants. « La notion complète du complexe d'Œdipe comporte en effet ces trois éléments : désir incestueux à l'égard de la mère, désir de tuer le père, et image d'un père cruel et castrateur » explique Henri F. Ellenberger[F 6]. Face à cette souffrance, le Moi est poussé à une « résolution » du complexe malgré les compulsions qui l'entravent. Selon cette théorie, le complexe d’Oedipe se manifeste par une passion que démontre un enfant pour son parent de sexe opposé.Cette phase survient habituellement entre l’âge de 3 et 6 ans. (Dans l'ordre alphabétique des noms d'auteurs). Didier Eribon, "Échapper à la psychanalyse". Sigmund Freud découvre le complexe d'Œdipe au cours de son auto-analyse[F 1],[P 1] en le rapprochant de l'histoire du héros grec Œdipe (personnage de la mythologie grecque) telle qu'elle est narrée par le dramaturge Sophocle dans la tragédie Œdipe roi principalement. Dans notre exemple, la tendresse envers la mère risque de ne pas pouvoir s’exprimer totalement et celle envers le père aura été refoulée. Le complexe d'Œdipe (prononcé /edip/) (Ödipuskomplex en allemand), parfois contracté dans l'expression « l'Œdipe », est un concept central de la psychanalyse. Or cette image est celle qui correspond le mieux à ce que l’on peut observer chez l’enfant et ses rapports chargés d’ambiguïté envers son père et sa mère vers l’âge de 5 ou 6 ans. Mais si ce parent, dont le rôle est de refuser toute relation ambiguë, rejette cependant trop brutalement cette pulsion dont il est l’objet, pour s’exprimer la pulsion de l’enfant devra alors changer d’objet. Dans le cas précédent d’un oedipe inversé, le nouvel objet de la pulsion peut aussi se révéler non satisfaisant. En effet la résolution du complexe entraîne l'introjection de l'image du père. L’Œdipe n’est pas une réalité, c’est un mythe, une image. C’est un artifice de la contradiction. L'intérêt croissant porté au complexe d'Œdipe motive Freud à faire le point sur sa découverte. Du fait de ces conditions, tu emprunteras le chemin de la matrice, et là même où se rencontrent les gouttes essentielles blanche et rouge, ta conscience, éprouvant simultanément une expérience de joie, s'évanouira dans cet état agréable, « inventant ainsi (au moins selon certains) les amours contre nature », « aimèrent tous deux Chrysippos, et se le disputèrent », « première manifestation de la malédiction de Pélops ou bien de la colère d', « invraisemblable construction idéologique », « processus d'infériorisation de l'homosexualité », En 1927, Freud voit également dans l'œuvre de, La plupart des cas pratiques, ainsi que les constatations théoriques, élaborés par Freud sont recueillies dans l'ouvrage, Après Freud, ses successeurs vont accorder un intérêt croissant à ces organisations dites « prégénitales », conditionnant le, Entrée « complexe d'Œdipe », par Roger Perron, « Ce qui disparaît, c'est le conflit œdipien sous sa forme infantile, et non le mode d'organisation qui en résulte », « (...) l'angoisse de castration sera le moteur essentiel (...) elle est ce qui fait sortir le garçon de la crise œdipienne aiguë à la phase phallique [alors qu'elle est pour la fille] ce qui la fait entrer dans la crise œdipienne ». Freud a appelé cette constellation le « complexe d'Œdipe » » selon Erich Fromm[9]. Mais la page présente a aussi pour but de revenir sur ce complexe d’œdipe et d’en proposer une juste lecture. Ses théories influent de manière décisive sur le caractère ultérieur de l'enfant et sur sa constitution névrotique. Comment gérer ce complexe d’Oedipe ? L'origine de l'Œdipe est étroitement liée à l'« évolution sexuelle de l'enfant », ce qui fonde également tout l'édifice théorique de la psychanalyse[N 1]. Sa pulsion revient alors vers la mère. Ce moment, l'envie du pénis, marque alors l'entrée dans l'Œdipe à rebours du cas masculin[H 11]. Dans la mythologie grecque, Œdipe est le fils de Laïos et de Jocaste, souverains de la ville de Thèbes. Le déclin du complexe d’Œdipe correspond à la phase finale de la dynamique œdipienne. Le garçon nourrit envers lui des désirs de mort car il a peur d'être châtié et castré par celui-ci. La phobie du cheval apparaît chez Herbert Graf quand il assiste à la chute d'un cheval et qu'il le voit à terre se débattre. Freud, Darwin Butler ». Dans Mythe et tragédie en Grèce ancienne l'historien et anthropologue français, spécialiste de la Grèce antique, Jean-Pierre Vernant dénonce les contresens et l'anachronisme de l'interprétation psychanalytique du mythe grec ainsi que dans un article de 1967 intitulé « Œdipe sans complexe »[4]. De la même façon, l’œdipe inversé et contrarié sont des théories qui cherchent à comprendre les fonctionnements psychiques de certains sujets. Selon Freud, les deux formes de l'Œdipe constituent le « complexe d'Œdipe complet »[11]. Freud explique en effet que le transfert présente les restes de la résolution, plus ou moins accomplie, du complexe. L'essai de 1923, « Le problème économique du masochisme », pose que le Surmoi, instance psychique proclamant les interdits, est né de l'introjection des premiers objets libidinaux du Ça dans le Moi. C'est cette dernière éventualité qui permet à l'enfant de conserver, jusqu'à un certain degré, l'attitude de tendresse à l'égard de la mère. Pour Georges Politzer « le complexe d'Œdipe n'est ni un « processus » et encore moins un « état », mais un « schéma dramatique » »[10]. Cette phase s’étale environ entre 3 et 6 ans. D'après Roger Perron, la conception du complexe d'Œdipe aurait été en germe auparavant : « L'idée était en fait déjà présente dans Études sur l'hystérie (1895) où Freud, recherchant l'étiologie de l'hystérie, mettait l'accent sur le rôle traumatique des « séductions » sexuelles subies par l'enfant du fait du père »[H 2]. Lorsqu'il arrive à Thèbes, but de son voyage, il est empêché d'entrer dans la ville par le Sphinx, un monstre qui tue et dévore les voyageurs incapables de résoudre l'énigme qu'il leur propose. Il a essayé de pallier cette difficulté en aménageant le concept de l'Œdipe pour la fille, que le psychiatre et psychanalyste Carl Gustav Jung appelle par la suite le « complexe d’Électre ». Toutefois, le concept a motivé nombre de critiques de différentes natures, internes à la psychanalyse comme issues d'autres disciplines. Claire Pagès, « D’où vient le genre ? Les conséquences d’un complexe d’Œdipe mal résolu. L'identification avec le père ou avec la mère, dans les deux sexes, à la suite de la destruction du complexe d'Œdipe, comporte la force psychique des dispositions sexuelles chez l'un et chez l'autre[7]. Article de Signification Rêves : L'œdipe inversé est un développement particulier du complexe d'œdipe, et qui peut parfois déboucher sur un œdipe inversé. Comme l'a dit Waniena le complexe d'Oedipe = Les garcons envers leurs mères et le complexe d'Electre = les filles envers leur père. De nombreux psychanalystes tentent d'aménager la notion théorique de complexe d'Œdipe aux cas de figure où l'autorité paternelle s'avère absente, intermittente, ou partagée entre plusieurs pères. Freud propose là une thèse selon laquelle la source de la morale est le Surmoi et, donc, l'Œdipe[A 9]. Depuis les débuts de la psychanalyse jusqu'à ses développements les plus récents, le complexe d'Œdipe a été critiqué. ... Universel, le complexe d’Œdipe se manifeste autour de 3 ans et cesse vers 6 ans. La notion de « phase » ou de « stade » n'est pas à prendre au sens littéral. Ainsi, le vaste champ des structures perverses, des autismes, des psychoses enfin, infantiles ou adultes a été pris comme preuve pour récuser sa centralité dans la constitution de la personnalité[H 24]. Pour Vernant, Freud synthétise le mythe en un schéma par trop simplificateur. Bonjour je pense que mon fils fait un Œdipe inversé avec . Théorisé par Sigmund Freud dès sa première topique, il est défini comme le désir d'entretenir un rapport amoureux et voluptueux avec le parent du sexe opposé (inceste) et celui d'éliminer le parent du même sexe (parricide ou matricide) considéré comme rival. Dans notre exemple, le petit garçon qui a reporté sa tendresse vers son père serait là encore repoussé. Par ailleurs, au sein des Gender Studies, la féministe américaine Judith Butler, tout en reconnaissant l'apport freudien, critique l'unilatéralité sexuelle du complexe d'Œdipe. A l’inverse, choisir un partenaire aux caractéristiques extrêmement différentes (à celles de la mère ou du père) traduit souvent une rébellion larvée en lien avec l'Oedipe. Dans le complexe d’Œdipe psychanalytique, tout se passe au niveau du fantasme chez l’enfant. ), je vais illustrer avec mon exemple personnel (en espérant que j'me trompe pas ! Se fondant sur la notion d'entitlement[Note 5], le psychanalyste Arnold Rothstein explique par exemple que des enfants en souffrance nourrissent l'illusion d'être toujours en symbiose avec leur mère[20]. Il précise : « des relations du type œdipien, au sens moderne du terme, entre Œdipe et Jocaste auraient été directement contre l'intention tragique de la pièce centrée sur le thème du pouvoir absolu d'Œdipe et de l'hybris qui nécessairement en découle »[18]. L'analyse de Dora en 1905 est particulièrement édifiante à cet égard[P 2]. Le complexe d’Œdipe, des désirs fantasmatiques. Et pourtant, il faut constater que l’objet choisi l’est par défaut. Il constitue dès lors le « complexe central » de chaque névrose »[N 5],[H 17]. Par la suite deux ouvrages de Freud vont développer sa pensée, et ce définitivement. Or, puisque le complexe d'Œdipe tel que le décrit Freud suppose une identité entre le père biologique (avec lequel la mère échange un amour que l'enfant jalouse) et la figure autoritaire (qui s'interpose entre l'enfant et la mère), la notion de complexe d'Œdipe semble indissociable d'une forme familiale précise, dite « nucléaire », où le père, la mère et les enfants vivent sous le même toit et dans laquelle le père biologique exerce l'autorité sur l'enfant. En 1909, un autre cas d'analyse, célèbre dans la littérature psychanalytique, permet à Freud de valider sa conception du complexe. Je suis vraiment d'accord, mais j'ai mis longtemps à comprendre le complexe d'Oedipe (j'espère avoir bien compris maintenant ! Dès 1912 et 1913, la théorie de l'Œdipe est en place dans la pensée de Freud qui s'attache à en étudier l'universalité, ainsi dans l'ouvrage Totem et Tabou. Tous les enfants passent par cette étape fondatrice de leur développement, mais alors que certains la traversent de manière douce et discrète, elle peut se révéler plus bruyante et manifeste pour d’autres. Cette découverte avait, au contraire, provoqué la résistance la plus acharnée », « Si tu es pour renaître mâle, l'apparence du mâle surgissant, une forte colère à l'égard du père naîtra en toi, tandis qu'à la vue de la mère naîtront convoitise et désir concupiscent. Deux éventualités peuvent alors se produire : pour le garçon ou une identification avec la mère, ou un renforcement de l'identification avec le père. Pour Melanie Klein, il existerait ainsi un « complexe d'Œdipe précoce », qu'elle décrit en 1927, et antérieur à l'âge de 3 ans[H 22] et prenant son origine dans les fantasmes de la petite enfance[4]. Entrée « Complexe d'Œdipe précoce » par Robert D. Hinshelwood, « (...) quel que soit le sens dans lequel on se décide, le psychanalyste prend le mot de sexualité dans une acception totale, à laquelle il a été conduit par la constatation de la sexualité infantile », « Le « mythe du roi Œdipe » qui tue son père et prend sa mère pour femme est une manifestation peu modifiée du désir infantile contre lequel se dresse plus tard, pour le repousser, la « barrière de l'inceste » », « Le mot « complexe », terme commode, souvent indispensable pour la description d'ensemble de situations psychologiques, s'est acquis droit de cité dans la psychanalyse », Claude Le Guen précise que selon Freud le déclin du complexe est inscrit dans l'. Les travaux de Malinowski sont contestés par Géza Róheim, qui entame en 1928 un voyage de quatre ans en Somalie et en Australie, à l'issue duquel il conclut à l’universalité du complexe d’Œdipe dans son article « Psychanalyse des cultures primitives » (1932), repris en 1950 dans son ouvrage Psychanalyse et anthropologie. )J'suis toujours sortie avec des garçons plus vieux, d'abord 5 ans de … Chaque nouvel arrivant dans le monde humain est mis en devoir de venir à bout du complexe d’Œdipe ; celui qui n’y parvient pas est voué à la névrose. Il la veut pour lui seul, et le père devient son rival. Freud, Le Moi et le ça, 1923, in Essais de psychanalyse, Payot, 1963, « On pourrait aussi concevoir que le complexe d’Œdipe doit tomber parce que le temps de sa dissolution est venu tout comme les dents de lait tombent quand poussent les dents définitives », Tran-Thong, « Stades et concept de stade de développement de l'enfant dans la psychologie contemporaine », in revue, « Appliquant à chacune de ces deux sociétés une formule brève, mais quelque peu vague, nous pouvons dire que le complexe d'Œdipe comporte le désir de tuer le père, pour épouser la mère, tandis que dans la société trobriandaise, matrilinéaire, il comporte le désir d'épouser la sœur et de tuer l'oncle maternel ». Si tu es pour renaître femelle, l'apparence de ta propre mère émergeant, naîtront avec force jalousie et envie, tandis qu'à la vue du père naîtront avec désir concupiscent et affection. Mais si ce parent, dont le rôle est de refuser toute relation ambiguë, rejette cependant trop brutalement cette pulsion dont il est l’objet, pour s’exprimer la pulsion de l’enfant devra alors changer d’objet. La relation en est de fait désexualisée mais le Surmoi conserve les caractères parentaux. Cet article vise à montrer que l’atome œdipien de parenté s’organise autour de la dynamique du processus de subjectivation. Chacune de ces trois névroses a pour issue la destruction du complexe d’Œdipe et nous admettons que dans toutes les trois l’angoisse de castration est ce qui conduit le moi à se dresser contre le processus pulsionnel du (moi) ». Selon Freud, l'intensité de ces compulsions, qui culmine dans les névroses obsessionnelles, est à l'origine de la notion de « destin » dans les drames, à l'instar de la « tragédie du destin » qu'est Œdipe roi de Sophocle. Le complexe d’Œdipe joue un rôle fondamental dans la structuration de la personnalité et dans l’orientation du désir humain. Il ne faut pas oublier que l’inconscient n’est pas une réalité observable par les sciences dites exactes. Selon ce dernier, Freud pense que « le rêve a un pied dans le présent et un pied dans l'enfance »[F 2]. Le cas de la fille est déjà particulier : Freud théorise qu'à la place de la peur de perdre son père, elle développe une frustration liée au manque du phallus. Le complexe (gefühlsbetonte Komplexe en allemand)[N 4] est utilisé dès lors en psychanalyse pour désigner des fragments psychiques inconscients à forte charge affective. De la même façon, la petite fille est amenée, à la suite de la destruction du complexe d'Œdipe, à renoncer à l'investissement libidinal du père œdipien, et à s'identifier avec la mère. Freud aboutit à cette déduction en étudiant le cas dit du « petit Hans »[P 3]. Etape essentielle du développement psychique, le complexe d’œdipe se manifeste entre 3 et 6 ans. Freud note en effet : « Otto Rank a montré, dans une étude consciencieuse, que le complexe d’Œdipe a fourni à la littérature dramatique de beaux sujets qu'elle a traités, en leur imprimant toutes sortes de modifications, d'atténuations, de travestissements, c'est-à-dire de déformations analogues à celles que produit la censure des rêves »[M 2]. Toutes les variations sont dues selon Freud à la « bisexualité constitutionnelle de l'individu »[A 8]. Selon Reich, c’est l'ambition de prouver l’universalité de l'Œdipe qui lui en a fait voir les manifestations partout. 3. Si Freud admet l'existence d'un « complexe d'Œdipe au féminin », il ne lui reconnaît pas une équivalence stricte avec celui dédié au petit garçon. Elle peut être vécue de manière plus ou moins intense selon le tempérament de l’enfant ou selon diverses circonstances qui feraient en sorte que le parent de sexe opposé est soit omniprésent dans sa vie, soit absent. Ce complexe de castration survient donc au sortir de l'Œdipe, comme renoncement à l'objet maternel, qui est le premier objet de l'enfant[H 10] et comme marquant le début de la période de latence et de la formation du Surmoi chez le garçon. La mère est, d'une part, la « nourricière », et, d'autre part, celle qui procure du plaisir sensuel, via le contact avec le sein et à travers les soins corporels. Il reste avec l'inconscient et les théories sur la sexualité infantile, une des pierres d'achoppement à la fois entre psychanalystes et entre ces derniers et leurs opposants plus ou moins radicaux. Si l’Oedipe est résolu, on ne va pas se battre contre cela. En revanche, des manifestations inconscientes sont observables, sous forme de projections notamment, dans les rêves en particulier, et étudiées par les sciences humaines. Dans son ouvrage Gender Trouble (1990)[F 9] elle critique la conception freudienne d'une bisexualité sans véritable homosexualité telle qu'elle est présentée dans Le moi et le ça[21]. Mais le père et la mère ne sont qualifiés comme tels que si les unit un lien symbolique, celui de la scène primitive. En psychanalyse, un complexe est un ensemble d’éléments inconscients susceptibles de perturber l'activité consciente du sujet. En 1925, dans « Quelques conséquences psychologiques de la différence anatomique entre les sexes », Freud aborde la « Préhistoire du complexe d'« Œdipe » ». Pour Roger Perron, il désigne « le réseau des désirs et des mouvements hostiles dont les objets sont le père et la mère, et des défenses qui s'y opposent »[H 13]. Le garçon est fixé dès lors soit dans une position féminine, soit dans un refus du féminin[13]. Les psychanalystes affirment aussi que ce rapprochement envers la figure maternelle génère une certaine rivalité et … Claude Lévi-Strauss, dans son ouvrage Les Structures élémentaires de la parenté (1949), soutient que la prohibition de l'inceste est au fondement de toutes les cultures humaines. Le premier à émettre de telles critiques est Malinowski, à partir d’un programme d'étude mené[P 5] après la Première Guerre mondiale sur les mœurs sexuelles en Mélanésie, et qu'il synthétise dans son ouvrage La Sexualité et sa répression dans les sociétés primitives (1921). Freud y avance la thèse suivante : celle de la « vocation civilisatrice du complexe »[A 4], résumée par Roger Perron : « en des temps très anciens les humains étaient organisés en une horde primitive dominée par un grand mâle despotique qui monopolisait les femmes et en écartait les fils, fût-ce au prix de la castration »[H 6]. La castration prend ainsi place dans la théorie générale du complexe, comme peur infantile de se voir déposséder de la puissance sexuelle par la figure paternelle. Plusieurs processus permettent en effet à l'enfant de détourner son attention libidinale des objets parentaux. Freud (neurologue viennois) explique ainsi : « J’ai trouvé en moi comme partout ailleurs des sentiments d’amour envers ma mère et de jalousie envers mon père, sentiments qui sont, je pense, communs à tous les jeunes enfants ». 10 moyens de gérer les caprices de votre enfant Période crampon : au secours, il ne réclame que sa maman ! Par ailleurs, l'introduction de la nouvelle dualité pulsionnelle et d'une seconde topique va permettre une nouvelle approche de l'Œdipe. Les prémices du complexe se jouent en effet dans les premiers temps de la découverte des zones érogènes[A 12]. En 1920, il ajoutera une note dans les Trois Essais sur la théorie de la sexualité :« On dit à juste titre que le complexe d’Œdipe est le complexe nucléaire des névroses et constitue l’élément essentiel de leur contenu. Les déplacements identificatoires, les sublimations notamment, le transfert aussi, permettent à la libido de trouver d’autres objets de satisfaction, en particulier dans la socialisation progressive et dans l’investissement des processus intellectuels. Un autre psychanalyste, André Green a ainsi poursuivi et complété cette relation à trois actants. La psychanalyste Mélanie Klein par exemple, afin d'équilibrer le concept, a insisté sur le fait que le garçon « envie » le pouvoir des femmes de donner la vie autant que la fille pourrait « envier » le phallus. La légende d'Œdipe qui a inspiré le drame de Sophocle, Œdipe roi, est selon Freud le plus à même de mettre en images le désir universel et inconscient que tout enfant ressent ; pour Roger Perron, il désigne « le réseau des désirs et des mouvements hostiles dont les objets sont le père et la mère, et des défenses qui s'y opposent ». C'est lui qui lui donne le nom d'Œdipe. Le complexe d’Électre débute lorsque les petites filles découvrent qu’elles n’ont pas de pénis et qu’elles ressentent le désir d’obtenir ce que cet organe sexuel symbolise. Freud l'utilise ainsi pour décrire ce qui est pour lui le principal complexe psychique humain, celui qui est constitué dans les premiers temps de vie, en fonction de ses parents : le « complexe nucléaire ». En 1924, un autre essai fait une place majeure au complexe : « La disparition du complexe d'Œdipe ». Et comme une telle identification existait déjà, elle est renforcée, ce qui a pour effet l'affermissement de la partie féminine de son caractère. L'enfant est en effet inconsciemment bisexuel, son orientation sexuelle se précisant par la suite. Le psychanalyste Otto Rank le range ainsi derrière le traumatisme de la naissance, alors que le psychiatre Carl Gustav Jung en refuse la primauté.