Le temps sera le « nombre nombré » (nombre du mouvement selon l'avant et l'après)[34], c'est-à-dire quantitatif, du mouvement[N 8]. Rudolf Bernet[60] note une similitude dans la recherche d'une unité de la tripartition des moments du temps (impression originaire , rétention et protention) chez Husserl et l'unité ekstatique horizontale (du passé, du présent et de avenir) de Heidegger. Héraclite d’Éphèse sera le premier philosophe à traiter explicitement du temps et à en reconnaître la réalité ; mais c’est pour en déplorer la fuite, l’inconstance et l’inintelligibilité : « Nous nous baignons et nous ne nous baignons pas dans le même fleuve » (fragment 12). Le présent auquel on semblerait pouvoir concéder une certaine réalité en tant que limite entre passé et futur n'est qu'un instant, qui lui-même nous dit Aristote, n'est pas une partie du temps[9]. Pour Saint-Augustin, le présent est la dimension privilégiée du temps. Le temps est un grand maître, il règle bien des choses. La phénoménologie choisit de ne pas se préoccuper du temps du monde et de l'existence des objets. Pour Heidegger l'être du sujet se constitue à travers l'éclatement de la temporalité ekstatique de l'« être-au-monde » alors que pour Husserl l'identité du Je pur reste inaffectée par le flux temporel de la conscience[86]. Si les deux philosophes fondent leur analyse du temps sur un rapport de dérivation Heidegger adjoint un troisième niveau, ignoré de Husserl, qui découle de la temporalité propre du Dasein[86]. L'idée d'immortalité et non pas d'éternité qui distingue les dieux des simples mortels se trouve progressivement dégagée, elle domine la thématique du héros grec ou demi-dieu, honoré au-delà de sa mort par une large et persistante renommée de même qu'à travers certains cultes qui acceptent l'idée de la transmigration des âmes[14]. Aristote, Physique : « On est dans l’impossibilité de représenter le temps sans faire appel à l’idée de mouvement ». Si personne ne m’interroge, je le sais; si je veux Elle se distingue de l’essence qui désigne ce qu’une chose est. La Dialectique de la durée de Gaston Bachelard ,Durée et simultanéité de Henri Bergson ,Dieu, la mort et le temps de Emmanuel Levinas ,Etudes d'histoire de la pensée philosophique de Alexandre Koyré ,Traité de la banalité de Nicolas Grimaldi , Le temps n'est pas conceptuel, car un concept est construit à partir d'éléments plus simples que lui, or, un morceau de temps n'est pas plus simple que le temps entier, Le temps n'est pas un concept parce qu'il n'est pas la simple représentation d'un caractère commun à une multitude, mais qu'il contient en soi une multitude de représentations, en ce sens il s'agit d'un universel d'un genre particulier. Le mot employé chez les Grecs est palingénésie (παλιγγενεσία), notion proche qui signifie « genèse à nouveau », « nouvelle naissance » ou « régénération ». Aristote donne pour preuve de cette liaison que dans les états de sommeil, nous ne percevons plus le temps[32],[N 5]. (Technique) Mesure de la dimension du réel précédente (1). Le temps est donné, « Des temps divers et singuliers ne sont que des parties (ou plutôt des limitations) du même temps », Dans l'interprétation que donne Heidegger de cette expression de « grandeur infinie », il n'est nullement question de quantité comparative, grandeur doit être compris au sens de magnitude qui permet de saisir toute quantité , indépendante elle-même de tout, « C'est dans sa théorie du schématisme des concepts purs de l'entendement que Kant montre que l'entendement ne peut absolument pas fonctionner qu'en étant essentiellement rapporté au temps. Le Temps, site d'information suisse. Heidegger relève un ensemble de phénomènes inaperçus ou négligés qu'il va intégrer dans son approche. On note trois dimensions du temps : passé, présent et futur. Celui-ci s’oppose à la conception du temps qu'implique le modèle « physico-mathématique », linéaire et abstrait : une suite d’instants à la fois identiques et extérieurs les uns aux autres, instants, ponctuels, homogènes et dénombrables qui ne partagent rien avec ce qui a lieu en eux, indifférents aux contenus comme au sujet. Une attention particulière doit être portée à la pensée moins connue du Kairos, dieu du temps kaïrologique, c'est-à-dire la pensée de l'action, de l'occasion et du temps propice. L’homme est-il détenteur ou tributaire du temps ? « En se comprenant à partir de la mort (voir être-vers-la-mort), comme sa possibilité , la plus haute, le Dasein est essentiellement « à venir » »[89]. Il s'agit d'une mesure abstraite utilisée pour expliquer les lois de la nature. « Le froid devient chaud, le chaud froid, l’humide sec et le sec humide » (fragment 126). Dans son principe, l'histoire du monde y est vue comme se déroulant de façon cyclique. Dans cet esprit, Heidegger entend réserver au « temps » un droit autonome[78] (absolument indépendant du mouvement). C'est principalement sous la forme du « temps qui passe » que toute existence humaine prend conscience du phénomène du Temps . L'Antiquité nous lègue toute une panoplie d'approches du temps dont beaucoup ont perdu pour nous toute signification, alors que la pensée aristotélicienne, tout entière contenue dans une quinzaine de pages de la (Physique, 217b), qui le représente comme une succession de « maintenant » forme encore la base de notre compréhension ordinaire du phénomène[18]. Il associe la durée au temps subjectif, c'est le temps tel qu'il est vécu par une conscience humaine. La conscience retient et se retient ; elle retient les objets passés dans le présent et se retient dans ce que déjà elle n'est plus[73]. « Nous sommes et nous ne sommes pas » (fragment 49a). « Il y a trois temps : le présent du passé, le présent du présent, le présent du futur. Il y a un temps objectif, mesuré par la physique et un temps subjectif, vécu, ressenti au travers de la conscience (voir Saint-Augustin). N’hésitez pas à consulter d’autres fiches de philosophie pour poursuivre vos révisions ! (conception générale de l’expression perdre son temps). La question se pose alors de l'existence objective du temps ou non. Newton a pensé le temps comme un cadre immuable des événements physiques : à la façon ... temps, définition, philosophie Devoir oublier son passé pour se donner un avenir signifierait que le passé est subi, figé et qu’il n’est pas possible de lui donner un sens (par ses actions futures). En philosophie, la notion de durée a été étudiée notamment par Bergson. Le présent de la conscience absolue est tout à la fois rétention d'un objet temporel immanent et rétention des phases écoulées du flux de la conscience elle-même. Augustin comprenant à l'instar d'Aristote le temps comme ce qui est mesuré, va dire que l'esprit est seul capable de mesure et tenter d'expliquer la durée par une « distension de l'âme ». (. Un projet nécessite d’utiliser son passé et son présent pour pouvoir se projeter vers l’avenir. L’avenir ne se construit pas à partir de rien. Kant parle à ce propos de « grandeur infinie », En tant que « grandeurs infinies » le temps avec l'. Ce n'est que progressivement que la question du temps a été examinée de manière autonome, notamment en rapport avec la réflexion sur le mouvement et sa réalité physique. La … Pour Husserl avec la « Réduction » il s'agit de « procéder à l'exclusion complète de toute espèce de suppositions, d'affirmation, de conviction à l'égard du temps objectif » . (conclusion), Perdre son temps c’est paresser, ne rien faire ou être occupé à faire quelque chose sans résultat. Ultimement la temporalité des actes intentionnels, perception remémoration et attente est fondée dans une dernière étape dans le « flux de la conscience absolue, constitutive du temps »[71]. Peut-on considérer que l’homme bénéficie du temps comme d’une ressource mobilisable pour remplir ses objectifs ? Or, l’existence est absurde si on ne lui a pas prescrit un sens. Avant Heidegger, Bergson et Husserl tentèrent aussi d'échapper au temps linéaire des horloges[76]. « Il y a trois temps : le présent du passé, le présent du présent, le présent du futur. Heidegger va révolutionner la perspective philosophique en délaissant la vision rabâchée d'un « temps qui passe », qui s'écoule, pour tenter de penser le temps comme quelque chose qui arrive et qui nous arrive[18].« Le temps ne passe pas, loin d'être voué à s'éloigner, se diluer, s'effacer dans la nuit, le passé se révèle être paradoxalement riche d'avenir. Découvrez sur Babelio.com livres et les auteurs sur le thème Temps (philosophie). 3. Mais il est tout autant un non-sens, car il viole les principes logiques d’identité et de non-contradiction. Les philosophes se sont interrogés à la fois sur son origine, sa nature et son concept. La modernité ajoute aux traditionnels caractères (succession, irréversibilité, mesurabilité), un quatrième trait : la « linéarité », dont la philosophe Hannah Arendt ,cité par Sandy Torres[48], soutient qu'elle ne s'installa véritablement dans les esprits qu'au XVIIIe siècle « au moment où fut établie la chronologie prenant comme point central la naissance du Christ, à partir duquel les événements sont datés non seulement vers le futur mais aussi vers un passé lointain ». Jean Cocteau. En faisant état d'une connotation de la notion de mouvement avec le temps Guillaume d'Ockham évite de parler de l'âme. À noter que « rétention » et « protention » qui sont des actes qui accompagnent tout présent, diffèrent des concepts du « souvenir » et de l'« attente » qui sont des actes intentionnels autonomes. Or, ces deux temps, le passé et l’avenir, comment sont-ils, puisque le passé n’est L'« objet temporel » trouve son origine dans l'acte de perception et secondairement dans la remémoration et l'attente[67]. François Vezin[31] attribue à deux hypothèses de Heidegger, qu'il qualifie de « coups de génie », la percée qu'il effectue dans la compréhension de cet « être du temps ». L’expression perdre son temps fait référence au temps présent, son ici et maintenant. Dès l'origine, note Françoise Dastur[12], le temps physique qui se caractérise par la diversité et l'hétérogénéité est compris par opposition à l'éternité , cette représentation qui se poursuivra jusqu'à nous selon la formule de Maître Eckhart « le temps, c'est ce qui se transforme et se diversifie, l'éternité se maintient dans sa simplicité ». « Avec cette formulation du problème, il prend définitivement congé de la tradition métaphysique, illustrée par Platon et surtout Plotin, pour laquelle la seule manière de rendre intelligible, ce pouvoir d'altération et de dissémination qu'est le temps serait de le penser, par effet de contraste à partir de l'éternité  » écrit Jean Greisch[75] ; que ce soit l'interprétation du temps par le « mouvement » avec Aristote, l’éternité avec les Scolastiques, la conscience avec Saint Augustin, l'esprit avec Hegel ou Kant, le « vécu » pour Bergson[75],[N 23]. Alors que dans l’Antiquité, Platon accorde au temps une place de second plan et lui concède, tout au plus, d’être une représentation inférieure de l’éternité, Kant, au XVIIIe siècle, grandit le rôle du temps, dans lequel il voit une forme universelle permettant de saisir les phénomènes. Pour Heidegger, l'interprétation du temps issue d'Aristote, comme phénomène lié au mouvement n'est qu'une appréciation superficielle qui appauvrit la richesse et la profondeur du phénomène. Le temps est un mouvement continu et irréversible par lequel l’avenir devient présent et le présent passé. De Augustin nous connaissons cette célèbre remarque : « Qu’est-ce donc que le temps ? », Perdre son temps c’est paresser, ne rien faire ou être occupé à faire quelque chose sans résultat. Le regret, le remords, une impression de non-sens de sa vie conduisent l’homme à demeurer sclérosé dans un passé qui l’oppresse si bien que ce qu’il a gardé en mémoire gêne son avancée vers l’avenir (amorce). Autrement dit, on n’est jamais heureux à l’instant T (au moment où vous lisez ces mots par exemple), tout ce qui nous anime : ce sont nos jolis souvenirs ou no… Nous percevons le temps, lorsque nous distinguons dans le « mouvement » à travers l'ordre des positions successives du mobile, l'antérieur et le postérieur et, disant cela, nous ne tombons pas dans une définition, que beaucoup ont cru critiquer comme étant circulaire (le temps est temps) dans une exégèse thomasienne[N 6]. Les premiers penseurs, tel Anaximandre parlant « de l'« ordre du temps » comme de la loi à laquelle les choses sont soumises »[6] identifient ainsi le temps au « mouvement » du « Tout ». Augustin comprenant à l'instar d'Aristote le temps comme ce qui est mesuré, pense que l'esprit est seul capable de mesure. Perdre son temps, ce serait ne pas l’utiliser pour réaliser son projet (Sartre) et génèrerait un sentiment de culpabilité. Ce moment de l'action « que la vieille sagesse grecque enseignait à reconnaître selon sa puissance ou encore à « saisir par les cheveux » et que Aristote apprenait à savoir discerner dans son enseignement grâce à la vertu de prudence, la phronêsis  » note Michel Haar[23]. Si le temps passait bien des expressions qui nous sont familières perdraient toute signification (le temps presse, qu'il s'endort, qu'il travaille, que certains sont en avance ou en retard sur leur temps) »-[88]. 1/Nous changeons avec le temps que nous subissons. Ainsi remarque Husserl « quand un son résonne, mon appréhension objectivante peut prendre pour objet le son qui dure et résonne là, et non pourtant la durée du son ou le son dans sa durée. Celui-ci comme tel est un objet temporel »[68]. Se projeter vers l’avenir permet de trouver un sens à son existence. La prise de conscience d’être mortel nous rend responsables d’assumer notre propre vie. La constitution appelle une réduction. Husserl n'est pas arrivé à libérer la conscience absolue des phénomènes. Dans la pensée archaïque, l'origine du temps et la question de l'origine cosmologique ou théologique du monde sont confondues[réf. Ce temps-là, réputé uniforme, est censé ne pas dépendre de nous et nous savons le chronométrer. Il écrit à ce propos « C'est donc une impropriété que de dire : il y a trois temps, le passé, le présent et le futur. Or la ponctualité n'étant pas une détermination temporelle mais spatiale, Bergson qualifie ce temps de « temps spatialisé » , c’est-à-dire pensé sous le modèle de l’espace[54]. La simultanéité est un mode du temps. L'objet en tant que perçu présent, commémoré au passé, ou anticipé au futur représente trois sortes de corrélations intentionnelles que le présent va permettre de lier dans une trame continue (conscience rétentionnelle et protentionnelle). L'anticipation saisit l'« être révolu » comme possibilité propre de chaque instant, comme ce qui est certain maintenant ». Pour lui « le temps n'est rien d'autre que ce par quoi nous mesurons un mouvement, [] pour mesurer un mouvement nous en utilisons un autre pris en tant qu'étalon ». L’expression « perdre son temps » revient à considérer le présent comme le cadre d’une obtention constante de résultats. » Jean Greisch[43], fait de cette analyse « une préfiguration de la temporalité ek-statique » . Au XXe siècle, Henri Bergson, Edmund Husserl et Martin Heidegger mettent l'accent sur la durée et la « temporalité » préparant ainsi une nouvelle approche du concept de temps en rupture avec la conception traditionnelle. Dans un premier temps, nous analyserons l’irréversibilité du temps qui passe avec tout ce que cela implique, le tragique du temps et l’existence au cœur de ce drame existentiel. De temps en temps, il faut se reposer de ne rien faire. La primauté de l'éternité qui représente l'idéalité platonicienne du temps ordinaire et à laquelle il est comparé traversera toute l'histoire du concept du temps. Le temps passé est perdu. Emmanuel Kant, aborderait le temps sous un angle nouveau, il cherche à savoir comme le note Françoise Dastur[46] « quelle est la fonction dévolue au temps dans tout acte d'entendement », pour cela il cherche à déterminer dans ce cadre métaphysique inchangé la nature du temps. Or … Le grand débat historique portant sur l'origine du « temps » (dans les choses ou dans la conscience), à savoir sur l'existence d'un temps ayant ou non son écoulement propre appréhendé par la conscience se termine avec Heidegger, pour lequel il n'y a, selon Françoise Dastur[57] « qu'un unique processus de « temporalisation » auquel on ne peut attribuer aucune substance séparée »[N 16]. Sertillanges[33],[N 7]. « Qu'est-ce que l'être ? Projet : 1. Ce qui caractérise l’homme en particulier, c’est de le savoir. La phénoménologie veut avant tout, contre l'attitude naturelle, faire apparaître le mode de constitution de la temporalité au niveau du vécu[56]. L'auteur va parler d'une « similitude entre l'analyse husserlienne de l'unité entre impression originaire, rétention et protention au sein de la conscience absolue et l'analyse heideggérienne de l'unité ek-statique horizontale ». Projeter un sens à son existence 2. La vie est essentiellement temporelle et mortelle. Dans son livre Leçons pour une phénoménologie de la conscience intime du temps[65] Husserl reconduit dès le début « Le temps n'est pas essentiellement une mesure du mouvement, il est d'abord autre chose, et par accident, il fait connaître la quantité de mouvement » comme l'écrit Sandy Torres[27], Plotin rattache le temps à la vie de l'âme. (Philosophie) Dimension du réel qui rend possible et compréhensible le changement. Husserl part du constat que le temps ne peut être perçu en lui-même, il est toujours le temps d'un objet « il ne peut être séparé de ce qui dure, de sorte qu'une analyse phénoménologique qui voudrait saisir le temps apparaissant lui-même serait réduite au silence »[58]. La philosophie de l'espace et du temps est une branche de la philosophie qui traite des problèmes liés aux caractères épistémologiques et ontologiques de l' espace et du temps. Dans la Grèce antique, les plus célèbres défenseurs du caractère cyclique du temps ou de l'éternel retour, suivant une appellation stoïcienne tardive, furent les premiers stoïciens, Zénon, Cléanthe, Chrysippe, avant Diogène de Babylone et Panétios[10]. G. E. R. Lloyd relève à propos de la perception du temps, dans cette première pensée grecque, deux traits fondamentaux, apparemment contradictoires. ), avait commencé à prendre corps écrit Michel Haar[79]. Dès lors que l’avenir permet de trouver une signification au passé, le présent trouve toute son importance. Dans une étude qu'il consacre à une éventuelle similitude de conception du temps entre Heidegger et Husserl, Bernet Rudolf[60] constate que l'attitude phénoménologique caractérisée par la « mise hors circuit du temps objectif » conduit Husserl[61], à situer l'origine du temps dans « les formations primitives de la conscience ». Platon constatant le caractère mobile du temps qu'il oppose à l'immobilité de l'éternité y voit l’imitation, dans l’ordre des productions matérielles, de la perfection absolue et instantanée du modèle intelligible ; c'est-à-dire, une reprise de celui-ci en mode mineur, à travers le déploiement sans fin du mouvement circulaire et régulier[6]. L’irréversibilité du temps suscite l’angoisse d’une fin prochaine. Le temps serait alors la succession des instants, comme la ligne est une succession de points. ne passait, il n’y aurait point de temps passé; que si rien n’advenait, il n’y aurait Il s'agit de montrer en quoi Kant a au fond réhabilité la métaphysique, en lui faisant retrouver la solidité d'un sol inexpugnable à partir d'une critique de la raison dont il est avéré qu'elle peut errer et se tromper. Définition du Temps : La durée des choses, en tant qu'elle est mesurée ou mesurable ; cette mesure est marquée surtout par le mouvement et la révolution apparente du soleil. Dans ce dernier cas conçu comme un contenant universel statique, le temps relèverait soit du monde sensible soit du sujet percevant et connaissant. » Bien que le passé et l’avenir n’existent pas à proprement parler, l’esprit est capable de les faire exister au présent, quand il se remémore le passé et anticipe l’avenir. On demandait de placer le passé et l’avenir par rapport au fleuve ou, plus rigoureusement, dans le fleuve : on présupposait ainsi qu’il y a du temps dans le fleuve, dans la nature et que le temps était (inscrit) dans les choses. De plus à cet obscurcissement correspond un raccourcissement de chaque maillon du son tombant dans le passé comme une espèce de perspective temporelle analogue à la perspective spatiale. Le temps tour à tour oppose (Conflit) et accorde (Harmonie) les contraires et, à ce titre, il apparaît bien comme le moteur universel de la nature. On trouve des passe-temps pour se distraire. Une nouvelle chronologie phénoménologique va se mettre en place qui vise à dépasser l'ancienne formée à partir des choses du « monde », les cycles des jours et l'année solaire. On voit que ce qui lie et noue ces trois actes intentionnels ne peut être que le « présent » autour duquel se situent les deux autres actes remémoration du passé et attente du futur, qui s'accomplissent eux aussi, nécessairement, dans le présent de la conscience. Pour Kierkegaard il ne s'agit pas d'un rapport extérieur mais d'une réalité essentielle qui tient au fait que l'existence est elle-même temporalité, écrit Jean Nizet[51]. La Métaphysique[28], qui prend son essor avec Aristote, ambitionne d'être une philosophie première ou fondamentale des premiers principes à partir desquels se sont constitués toutes les sciences. Perdre son temps, est-ce vraiment une perte pour l’homme ? Nous assistons à un véritable changement de perspective, le temps ne passe pas et le passé loin d'être condamné à s'effacer s'avère riche d'avenir[18],[N 26]. Sartre utilise la notion de projet. Bien plus, au lieu d’ouvrir le sujet vers l’avenir, l’absence de passé bloquerait le sujet dans la répétition (problème). Certains, comme Carlo Rovelli (Centre de physique théorique, à Marseille), vont jusqu’à dire que le temps n’existe pas, que c’est une illusion. Mais si les sons demeuraient tous dans la conscience au fur et à mesure qu'ils retentissent , nous aurions une cacophonie et non une mélodie. Pour l’écrivain Matthieu Mégevand, le nouveau président français est pétri de philosophie. Maître Eckhart le décrit ainsi : « Le temps, c'est ce qui se transforme et se diversifie, l'éternité se maintient dans sa simplicité » (cité par Jean Greisch[4]). La « sécabilité » du temps est problématique chez certains auteurs. Le mythe et la religion, en utilisant des notions telles que l’éternité ou la réincarnation cherchent à nier cette irréversibilité. 2) Le temps est pensé comme une réalité existant hors de nous. ... Proust, À la recherche du temps perdu, le temps retrouvé, Gallimard, 1942, p. 7 et 599. C'est de ce phénomène d'appréhension des objets temporels que Husserl va tirer sa compréhension de ce qu'il appelle la « conscience constitutive du temps »[69]. Avec lui, on a la première tentative d'explication physico-mathématique du temps[16] pendant que ses principales déterminations (succession, irréversibilité, mesurabilité), dégagées par la pensée archaïque, vont être exprimées avec plus de rigueur encore. Mais la saisie de la nature du temps n'est pas aisée. Il n’y a pas de Dieu qui définisse l’essence de l’homme. Le premier débat tourne autour de la question de la continuité du temps dans lequel Descartes soutient à la fois la contingence de la durée vécue et la continuité du temps, écrit Claude Troisfontaines[45]. Il y a un temps objectif, mesuré par la physique et un temps subjectif, vécu, ressenti au travers de la conscience (voir Saint-Augustin). La philosophie permet de relativiser ce rapport « chrono praxique » au temps, c’est-à-dire maîtrisé non pas par une dynamique interne au temps (par exemple des rythmes naturels, les saisons, l’alternance du jour et de la nuit) mais par des exigences externes. La question du moteur ou premier principe, La perception du temps par les anciens penseurs grecs, La conscience rétentionnelle et protentionnelle, « la collusion de deux conceptions différentes du temps, fondées chacune sur des aspects fondamentaux et distincts de celui-ci, mais irréductibles », « qui est à la fois une grandeur physique symbolisée par le paramètre «, « Le temps, c'est ce qui se transforme et se diversifie, l'éternité se maintient dans sa simplicité », « la question de l’être du temps est extrêmement complexe puisque l’être et le temps forment, « de l'« ordre du temps » comme de la loi à laquelle les choses sont soumises », « qu'un monde engendré ne pouvant être éternel, celui-ci n'est qu'une image mobile de l'éternité immobile que nous appelons le Temps », « la nature fluente du temps se révèle inintelligible », « cinq races ou cinq âges de l'humanité », « le temps, c'est ce qui se transforme et se diversifie, l'éternité se maintient dans sa simplicité », « l'influence des civilisations proche-orientales au contact desquelles les Grecs ont pris conscience de l'étendue et de la continuité du passé », « à l'ultime sphère céleste qui dans son mouvement circulaire embrasse toute choses et les renferme en soi », « que la vieille sagesse grecque enseignait à reconnaître selon sa puissance ou encore à « saisir par les cheveux » et que Aristote apprenait à savoir discerner dans son enseignement grâce à la vertu de prudence, la, « les générations humaines sont comparées à la croissance et à la chute des feuilles », « les notions abstraites du temps sont restées élémentaires [,] les deux idées de la fatalité et du caractère transitoire de la vie humaine ont été par contre exprimées avec force », « Nous nous baignons et nous ne nous baignons pas dans le même fleuve », « Le froid devient chaud, le chaud froid, l’humide sec et le sec humide », « Le temps n'est pas essentiellement une mesure du mouvement, il est d'abord autre chose, et par accident, il fait connaître la quantité de mouvement », « sur une interprétation du temps bien précise [si bien que] toute interrogation sur le temps ne peut plus se situer que par rapport à une quinzaine de pages d'Aristote », « sur le « avant » et le « après » qui vont avec le mouvement », « le temps est pour la première fois cerné à partir de la notion du temps présent c'est-à-dire du « maintenant », « développement et une précision qu'elle n'avait point chez le Stagirite », « le temps n'est rien d'autre que ce par quoi nous mesurons un mouvement, [] pour mesurer un mouvement nous en utilisons un autre pris en tant qu'étalon », « Qu’est-ce donc que le temps ? À noter qu'avec la modernité, la perspective générale change. Néanmoins, la conscience intime du temps amène Aristote, qui conservera l'idée d'une priorité du mouvement, à l'associer étroitement à l'âme[16] Même s'il n'est pas le premier, Aristote se pose la question suivante : le temps est-il un pur produit de notre conscience ou existe-t-il en dehors d’elle ?