Champs Flammarion, p. 220 et 221. L’art est vu sous l’angle de l’acte créateur de vérité. Tu prépares des épreuves de dissertation ? par Aristote. Si, en harmonisant ces trois éléments essentiels, il se trouve que des objets, des éléments de réalité peuvent entrer dans la composition, c'est peut-être mieux et cela donne plus de richesse. Nous y voyons un simple artifice, non une libre production de la nature ou une œuvre d'art. Mais le hasard doit exister, pour expliquer les choses qui arrivent rarement. « L’art (humain) imite la nature, ê tekhnê mimeitai tên phusin » (Phys, 194 a 21) : comprendre que l’œuvre de l’homme supplée aux défaillances de la nature, il parfait ce qui demeurait inachevé, il porte dans la plénitude de sa forme ce qui sommeillait en puissance dans la matière. L’art et l’imitation de la nature chez Aristote. "C'est un vieux précepte que l'art doit imiter la nature ; on le trouve déjà chez Aristote. G.W.F. L'art remplit le même rôle par rapport au temps et, ici encore, il agit en idéalisant. Toute toile, même non représentative, qui procède des rapports harmonieux des trois forces : couleur, valeur, dessin, est oeuvre d'art. On dit en effet que ce sont des œuvres divines. "Aristote, Physique (IVe s. av. Aristote voit la technique comme la preuve de l’intelligence humaine. Son disciple Aristote ne s’écarte guère de cette conception. Il considère que l’artiste doit s’employer à imiter les beautés naturelles de la façon la plus fidèle possible. Articles On peut même dire que ces efforts inutiles se réduisent à un jeu présomptueux dont les résultats restent toujours inférieurs à ce que nous offre la nature. Si réponse est positive, l'art peut-il être réduit à l'imitation de la nature ? On se souvient que Aristote, dans la Physique, explique que l’art imite la nature. On dit en effet que ce sont des œuvres divines. Donc l'oeuvre moderne part exactement du point de vue opposé à l'oeuvre académiques. I, Section II, §. "La peinture la plus digne d'éloges est celle qui a le plus de ressemblance avec ce qu'elle imite. "Champs", Aubier-Montaigne, 1964, p. 9-10, trad. « Dessines, peins fût-ce de la nature morte l’art n’est jamais plus parfait que lorsqu’on peut le prendre pour la nature elle-même. Ainsi, une règle technique sert à guider l’artisan dans le sens où elle lui dit comment travailler telle matière, quelle forme lui donner, s’il a pour but d’en faire tel objet. C'est pourquoi le beau artistique est supérieur au beau naturel. 2. fr. La technique se définit par rapport à des règles. D'après l'opinion courante, la beauté créée par l'art serait même bien au-dessous du beau naturel, et le plus grand mérite de l'art consisterait à se rapprocher, dans ses créations, du beau naturel. Par conséquent l’homme, quand il crée son œuvre d’art (son idéal esthétique), ne peut que prendre cette nature pour modèle, ou tout au moins s’en inspirer, ceci est tout simplement le principe même de l’imitation. J.-C. I - La place de l’art dans les activités humaines. Celle-ci ne faisant rien en vain, ce genre de manquement à la finalité fait problème. "Il nous est impossible de nous lancer ici dans l'examen de la question de savoir si l'on a raison de qualifier de beaux des objets de la nature, tels que le ciel, le son, la couleur, etc., si ces objets méritent en général cette qualification et si, par conséquent, le beau naturel doit être placé sur le même rang que le beau artistique. • La fenêtre comme ouverture sur • Introduction Je tiens à dire tout d'abord à quel point nous sommes, John Bayley et moi, heureux d'être ici à Caen. » — Aristote S. Jankélévitch, éd. Il y a des hommes qui savent imiter les trilles du rossignol, et Kant a dit à ce propos que, dès que nous nous apercevons que c'est un homme qui chante ainsi, et non un rossignol, nous trouvons ce chant insipide. Grâce à cette idéalité, l'art imprime une valeur à des objets insignifiants en soi et que, malgré leur insignifiance, il fixe pour lui en en faisant son but et en attirant notre attention sur des choses qui, sans lui, nous échappaient complètement. Mais si des objets entrent dans la composition - objets rares qui ont une valeur plastique réelle - on obtient des tableaux qui ont autant de variété, de profondeur qu'avec un sujet d'imitation. En effet, la main représente à elle seule plusieurs outils. C'est la Renaissance italienne qui, en s'approchant le plus près de cette imitation, a créé la confusion. On est dans l'erreur, si l'on s'imagine que, le produit de l'intensité de l'action multipliée par le temps de l'application étant le même, le résultat sera le même. La Renaissance italienne est une époque de décadence artistique. Hegel, Esthétique, Introduction : Chap. L'oeuvre académique met en avant le sujet et en second plan les mérites picturaux, s'il y a lieu. Champs Flammarion, p. 34-37. Je te donne une méthode. Que cela soit poésie ou peinture, c'est là le but. Mais ils sont subordonnés aux trois éléments essentiels cités plus haut. Je dis cela contre les peintres qui prétendent corriger les œuvres de la nature, ceux par exemple, qui représentent un enfant d'un an, dont la tête devrait entrer cinq fois dans sa hauteur, et qui la font entrer huit fois ; et alors que la largeur de ses épaules est égale à celle de sa tête, ils font la tête moitié moins large que les épaules ; et de la sorte ils donnent à un petit enfant d'un an les proportions d'un homme de trente. Clarification des termes • Exercice 1 : comparer ces activités • Regarder la constellation : elle met en scène la polysémie du mot art (...) • A. Clarifier le concept d'imitation • I. L'art copie-t-il ? Là en plus tu débordes sur des sujets éthiques et politiques. La définition aristotélicienne du changement (Physique, III, ch. Velours, éclats de métaux, lumière, chevaux, soldats, vieilles femmes, paysans répandant autour d'eux la fumée de leurs pipes, le vin brillant dans des verres transparents, gars en vestes sales jouant aux cartes, tous ces sujets et des centaines d'autres qui, dans la vie courante, nous intéressent à peine, car nous-mêmes, lorsque nous jouons aux cartes ou lorsque nous buvons et bavardons de choses et d'autres, y trouvons des intérêts tout à fait différents, défilent devant nos yeux lorsque nous regardons ces tableaux. 1,tr. Mais cette répétition peut apparaître comme une occupation oiseuse et superflue, car quel besoin avons-nous de revoir dans des tableaux ou sur la scène, des animaux, des paysages ou des événements humains que nous connaissons déjà pour les avoir vus ou pour les voir dans nos jardins, dans nos intérieurs ou, dans certains cas, pour en avoir entendu parler par des personnes de nos connaissances ? Capable même de fabriquer des outils artificiels sur lesquels elle peut se délester de certaines tâches, elle est en fait un instrument d’instruments. C'est à cela qu'on pense quand on dit que les productions de la nature sont supérieures à celles de l'esprit. Comme le sous-entend l’étymologie du mot « art » (voir plus bas), il s’agit par la technique artistique de s’articuler (« petit art », littéralement en latin) avec le monde pour en révéler le Beau, de s’harmoniser avec le cosmos (« bon ordre » en grec ancien). "C'est un vieux précepte que l'art doit imiter la nature ; on le trouve déjà chez Aristote. A- Aristote : l'art n'imite pas à proprement parler la nature, mais rivalise avec elle. fr. the_spaceman MP. Ces gens dépourvus de l'invention de leurs prédécesseurs ont cru être plus forts en imitant - c'est faux. Qui est-ce qui est sorti des grottes d'Arcy sans être convaincu, par la vitesse avec laquelle les stalactites s'y forment et s'y réparent, que ces grottes se rempliront un jour et ne formeront plus qu'un solide immense ? Cependant affirmer que l’homme ne peut qu’imiter la nature, … "Le contenu peut être tout à fait indifférent et ne présenter pour nous, dans la vie ordinaire, en dehors de sa représentation artistique, qu'un intérêt momentané. D’abord, il faut préciser que l’art n’est pas une pure copie de la nature, et encore moins des apparences. La nature, par définition, se "limite" à tout ce qui existe dans l’univers hors mis l’être humain et son action. En examinant de près le contenu du beau naturel, le Soleil, par exemple, on constate qu'il constitue un moment absolu, essentiel, dans l'existence, dans l'organisation de la nature, tandis qu'une mauvaise idée est quelque chose de passager et de fugitif. Donc l'oeuvre moderne part exactement du point de vue opposé à l'oeuvre académiques. "Cette fameuse question du sujet, de limitation de la nature domine toute la question plastique et crée l'inquiétude des gens non initiés. Il rend durable ce qui, à l'état naturel, n'est que fugitif et passager ; qu'il s'agisse d'un sourire instantané, d'une rapide contraction sarcastique de la bouche, ou de manifestations à peine perceptibles de la vie spirituelle de l'homme, ainsi que d'accidents et d'événements qui vont et viennent, qui sont là pendant un moment pour être oubliés aussitôt, tout cela l'art l'arrache à l'existence périssable et évanescente, se montrant en cela encore supérieur à la nature.". la nature d'Aristote. Page lue 6340 fois, Tous les contenus En entrant en rivalité avec la Nature, on se livre à un artifice sans valeur. Réponse (s) Pour Aristote, la mimêsis est l'imitation de la nature par l'art. Quand la réflexion n'en était encore qu'à ses débuts, on pouvait bien se contenter d'une idée pareille ; elle contient toujours quelque chose qui se justifie par de bonnes raisons et qui se révélera à nous comme un des moments de l'idée ayant, dans son développement, sa place comme tant d'autres moments. Pour Aristote, la caractéristique de l'art n'est pas l'invention ni la création mais la reproduction. La technique est la clé des activités de production. Je hais les spams et protège vos données personnelles. Elles peuvent toutefois être transmises par l’enseignement. "Il nous est impossible de nous lancer ici dans l'examen de la question de savoir si l'on a raison de qualifier de beaux des objets de la nature, tels que le ciel, le son, la couleur, etc., si ces objets méritent en général cette qualification et si, par conséquent, le beau naturel doit être placé sur le même rang que le beau artistique. La nature est opiniâtre et lente dans ses opérations. Mais nous croyons pouvoir affirmer, à l'encontre de cette manière de voir, que le beau artistique est supérieur au beau naturel, parce qu'il est un produit de l'esprit. La nature emploie des siècles à former les pierres précieuses, l'art prétend les contrefaire en un moment. Il y a des portraits dont on dit assez spirituellement qu'ils sont ressemblants jusqu'à la nausée. La technique témoigne de la supériorité de l’homme. Mais, en considérant ainsi le Soleil du point de vue de sa nécessité et du rôle nécessaire qu'il joue dans l'ensemble de la nature, nous perdons de vue sa beauté, nous en faisons pour ainsi dire abstraction, pour ne tenir compte que de sa nécessaire existence. Aristote interprète l’art à travers le travail de l’artiste et de l’Éros géniteur. Hegel, Esthétique, Introduction : Chap. Nouvelles Ne perdez plus votre temps : cliquez ici. Hegel, Introduction à l'Esthétique, 1835, coll. Ce lien essentiel entre l’intelligence humaine et la main signifie que la technique et les outils ne sont qu’un déploiement de la nature de l’homme. L'esprit étant supérieur à la nature, sa supériorité se communique également à ses produits et, par conséquent, à l'art. Où est le naturaliste qui, réfléchissant sur ce phénomène, n'ait pas conjecturé qu'en déterminant des eaux à se filtrer peu à peu à travers des terres et des rochers, dont les stillations seraient reçues dans des cavernes spacieuses, on ne parvînt avec le temps à en former des carrières artificielles d'albâtre, de marbre et d'autres pierres, dont les qualités varieraient selon la nature des terres, des eaux et des rochers ? Date de création : 23/04/2016 @ 08:28 Mais on est toujours pressé de jouir ; on veut voir la fin de ce qu'on a commencé. On connaît plus d'une de ces histoires d'illusions créées par l'art. « Aussi ceux qui disent, écrit le philosophe, que l’homme n’est pas bien constitué et qu’il est le moins bien partagé des animaux (parce que dit-on, il est sans chaussures, il est nu et n’a pas d’armes pour combattre) sont dans l’erreur. >> La technique selon Jacques Ellul sur un post-it. « L’art est une abstraction, c’est le moyen de monter vers Dieu en faisant comme notre divin Maître, créer » disait Paul … La Renaissance italienne est une époque de décadence artistique. Il y a des portraits dont on dit assez spirituellement qu'ils sont ressemblants jusqu'à la nausée. « En voulant rivaliser avec la nature par l’imitation, l’art restera toujours au-dessous de la nature et pourra être comparé à un vers faisant des efforts pour égaler un éléphant. Quel but l'homme poursuit-il en imitant la nature ? >> La condition de l’homme moderne selon Hannah Arendt sur un post-it. Et pour Wilde, c'est la nature qui imite l'art . Léonard de Vinci, Traité de la peinture, 1651 (posthume), Les Belles Lettres, 2012. Or, le beau artistique n'est engendré que par l'esprit, et c'est en tant que produit de l'esprit qu'il est supérieur à la nature.".   On peut dire d'une façon générale qu'en voulant rivaliser avec la nature par l'imitation, l'art restera toujours au-dessous de la nature et pourra être comparé à un ver faisant des efforts pour égaler un éléphant. L'imitation n'est-elle pas, elle-même, une forme de production ou de genèse ?La réponse de Aristote En l'imitant, l'art parachève la nature" L'art, dans certains cas parachève ce que la nature n'a pas la puissance d'accomplir, dans d'autres cas il imite la nature. Rechercher. D'une façon générale, la joie que procure une imitation réussie ne peut être qu'une joie très relative, car dans l'imitation de la nature, le contenu, la matière sont des données qu'on n'a que la peine d'utiliser. C'est un vieux principe que l'art doit imiter la nature; on le trouve déjà chez Aristote (...) D'après cette conception, le but essentiel de l'art consisterait dans l'imitation, autre­ment dit dans la reproduction habile d'objets tels qu'ils existent dans la nature, et la nécessité d'une pareille reproduction faite en conformité avec la nature serait une source de plaisirs. "C'est un vieux précepte que l'art doit imiter la nature ; on le trouve déjà chez Aristote. Il y a des hommes qui savent imiter les trilles du rossignol, et Kant a dit à ce propos que, dès que nous nous apercevons que c'est un homme qui chante ainsi, et non un rossignol, nous trouvons ce chant insipide. [...], On peut dire d'une façon générale qu'en voulant rivaliser avec la nature par l'imitation, l'art restera toujours au-dessous de la nature et pourra être comparé à un ver faisant des efforts pour égaler un éléphant. Citation n°2989 Citation n°2989 auteur antique : Le plaisir est un retour, disait-on, et ce retour replace l'être dans sa nature primitive. L'art doit-il imiter la nature ?, Cours Philosophie, Maxicours. Liens Dans la République, Socrate évoque Homère capable, par son habileté de prendre toutes les formes et de toutes les imiter Cependant, cette habileté est dépréciée par Platon car l'artiste ne saisit pas l'essence de la nature mais seulement ses apparences sensibles. En effet, l’être le plus intelligent est celui qui est capable de bien utiliser le plus grand nombre d’outils : or, la main semble bien être non pas un outil, mais plusieurs. Car les autres animaux n’ont chacun qu’un seul moyen de défense et il ne leur est pas possible de le changer pour un autre, mais ils sont forcés, pour ainsi dire, de garder leurs chaussures pour dormir et pour faire n’importe quoi d’autre, et ne doivent jamais déposer l’armure qu’ils ont autour de leur corps ni changer l’arme qu’ils ont reçue en partage » (Les parties des animaux). Hegel refuse de penser l’art sous l’idée de mimesis. Ce n'est pas parce que ces artistes du XVIe siècle ont imité les formes humaines qu'ils sont supérieurs aux Hautes Époques égyptienne, chaldéenne, indochinoise, romane, gothique qui, elles, interprétaient la forme, la stylisaient, mais ne l'imitaient pas. S'agit-il d'éloigner, de rapprocher, d'unir, de diviser, d'amollir, de condenser, de durcir, de liquéfier, de dissoudre, d'assimiler, elle s'avance à son but par les degrés les plus insensibles. Lorsqu'Oscar Wilde dit que c'est la nature qui doit imiter l'art, on peut n'y voir qu'une simple boutade d'un auteur qui appartient d'ailleurs à une époque qui se disait elle-même "décadente". On peut en dire autant de toute adresse dont on fait preuve dans l'imitation de la nature. Tu prépares des épreuves de dissertation ? Aristote considère que l’habileté instrumentale est la preuve irréfutable d’une intelligence et d’une technicité sans commune mesure avec celles des animaux. S'il en était vraiment ainsi, l'esthétique, comprise uniquement comme science du beau artistique, laisserait en dehors de sa compétence une grande partie ou domaine artistique. Aristote disait que « l’art imite la nature ». Je le répète, si l'objet peut s'y inscrire sans briser l'armature conditionnelle, la toile l'enrichit. … L'homme a le génie de l'imitation. Partant du principe que la nature ne fait pas les choses en vain, Aristote en déduit que c’est l’intelligence qui aurait donné naissance à la main (alors que la paléontologie moderne avance que c’est la libération de la main par la bipédie qui aurait développé le cerveau). II - La mimesis. D'après cette conception, le but essentiel de l'art consisterait dans l'imitation, autrement dit dans la reproduction habile d'objets tels qu'ils existent dans la nature, et la nécessité d'une pareille reproduction faite en conformité avec la nature serait une source de plaisirs. C'est la Renaissance italienne qui, en s'approchant le plus près de cette imitation, a créé la confusion. Celui de s'éprouver lui-même, de montrer son habileté et de se réjouir d'avoir fabriqué quelque chose ayant une apparence naturelle. Publié le : 6/3/2004-Format: Zoom • Les oeuvres artistiques que vous connaissez répondent-elles toutes au dessein d'imiter la nature ? Au contraire, l'art consiste à inventer et non à copier. Il peut toutefois entrer en lutte avec la nature. C'est la première fois que nous nous rendons dans une université française et votre invitation nous a enchantés, touchés et honorés : ce sont des moments vraiment très agréables que nous passons. « L’art achève ce que la nature n’a pu mener à bien » (Phys., II, 8, 199 a 15-17) .