Matière. De là, Bachelard conclut que la pré-science n’a su composer quedes concepts clos, qui n’engendraient aucune autre découverte qu’eux-mêmes,tandis que la science moderne est capable de mettre en place des concepts« proliférants ». Download books for free. De même, une expérience qui ne rectifie aucune erreur, qui est platement vraie, sans débat, à quoi sert-elle ? La formation de l'esprit scientifique, Bachelard La science dans son besoin d'achèvement comme dans son principe s'oppose absolument à l'opinion. Dans ce cas, il y a vraiment unsavoir, mais ce savoir ne se veut plus créateur, il est normatif. Bachelard remarqueque leur rapport à la matière est un rapport avare. Cette fascination toutefoisn’entraîne pas chez le penseur un regain de rigueur. Bachelard entreprend de montrer que lapuissance de la pensée scientifique vient de ce qu’elle est abstraite. Livraison chez vous ou en magasin et - 5% … Selon ce postulat, la vie ne se limite donc pas àl’être, elle a une existence supérieure et directrice. De là, Bachelard conclut que la pré-science n’a su composer quedes concepts clos, qui n’engendraient aucune autre découverte qu’eux-mêmes,tandis que la science moderne est capable de mettre en place des concepts« proliférants ». Bachelard complète le portrait de l’hommeréaliste en détaillant pour lui, en lien avec la tendance animiste,l’importance du processus de la digestion, assimilation de la vie par lesêtres. Il invite au bout du compte lesprofesseurs à prendre en compte cette influence dans le temps de l’éducation. Au lieu destimuler les esprits, il les contraint pour continuer à être validé. Toute éducation scientifique, affirme Bachelard, doitcommencer par une purgation de l’esprit. Mais absorbé par ces petitsfaits, on oublie de passer à l’étape nécessaire de la rationalisation.Bachelard décrit l’alchimie comme un aboutissement logique de la sciencepré-scientifique : il s’agit d’un vaste délire imagé autour de la matière.Pour lui, la science ne peut se constituer que contre la nature. Gaston Bachelard montre ainsi dans La formation de l’esprit scientifique que c’est la construction de la fonction de l’expérience – qui ne se résume pas à l’observation empirique – qui a permis le passage de l’esprit « préscientifique » à l’esprit scientifique. En effet, il relève,notamment dans les textes d’alchimistes, des rêveries systématiques autour del’essence des pierres précieuses ou de l’or. Dans le dernier temps du chapitre, il affirmeque certaines erreurs ou errances sont justement inspirées aux scientifiquespar la libido – il regrette par exemple que certaines recherches ne soienteffectuées que par peur ou par orgueil, notamment celles qui visent ladomination des choses et des animaux. Une métaphore d’ailleurs sefile d’un ouvrage à l’autre : la digestion serait une cuisson, et par làle corps humain serait tout entier un four. ), Bachelard ne semble pas rejeterle concept de libido en général. Cette métaphore, utilisée aussi par desgrands esprits tels que Descartes, succombe à la fois à l’attrait du particulier,en substituant une image éloquente au phénomène, et à l’attrait du général, enproposant une image creuse qui semble pouvoir s’appliquer à n’importe quelphénomène. Bachelard complète le portrait de l’hommeréaliste en détaillant pour lui, en lien avec la tendance animiste,l’importance du processus de la digestion, assimilation de la vie par lesêtres. Bachelard veut prouver non seulementque c’est justement en s’éloignant du concret que la science trouve sonefficacité (Bachelard qualifie les données empiriques d’obstacles pour letravail scientifique), mais aussi que la finalité de la science est peut-êtretout le temps et depuis toujours l’abstraction. Il note que les pré-scientifiquesgénéralement, dès lors qu’ils cherchent à décrire les différentes substances,donnent leurs qualités comme essentielles, alors que, comme le préciseBachelard, toute qualité est relation. Bachelard, La formation de l'esprit scientifique, 1938 « Quand on cherche les conditions psychologiques des progrès de la science, on arrive bientôt à cette conviction que c'est en termes d'obstacles qu'il faut poser le problème de la connaissance scientifique. À cause de ce présupposé, on considère par exemple commeimpossibles les divergences entre l’infiniment grand et l’infiniment petit,tout n’étant que la manifestation de l’unité naturelle. Cette fascination toutefoisn’entraîne pas chez le penseur un regain de rigueur. Directeur de lInstitut dhistoire des sciences et membre de lInstitut, figure emblématique majeure de lépistémologie française, il sest affirmé par un pan entier de son œuvre « poétique » comme un grand « rêveur de mots ». Il constateque, dès lors qu’une recherche quelle qu’elle soit dure, on vient à « ensexualiser, d’une manière plus ou moins sourde, le principe et lespéripéties. Bachelard montre enfin qu’il est nécessaire,pour faire progresser la science, que la connaissance objective soitpsychanalysée. Bachelard rejette un présupposé constitutif del’esprit pré-scientifique – l’idée selon laquelle la nature serait une etparfaite. En d’autres termes, Bachelard repousse lalibido comme principe universel mais il maintient la libido comme structureinfluente chez le scientifique (ce dernier étant un humain, on ne voit pas, eneffet, pourquoi il échapperait à ce mouvement). Bachelard, La formation de l'esprit scientifique On a dit souvent qu'une hypothèse scientifique qui ne peut se heurter à aucune contradiction n'est pas loin d'être une hypothèse inutile. Si vous êtes fan de lecture depuis des années, découvrez sans plus tarder toutes nos offres et nos bonnes affaires exceptionnelles pour l'acquisition d'un produit La Formation De L'esprit Scientifique - Contribution À Une Psychanalyse De La Connaissance. 2014/2015 Ce qui caractérise l'opinion pour Bachelard est ce qu'elle fait, et non ce qu'elle est. Cette idée est problématique parce qu’elle n’est pas déduite à partirdes résultats de recherches rigoureuses, au contraire elle est admise d’avanceet de fait structure, lisse, en un mot limite toutes les recherchespotentielles. Après la tentation du particulier, Bachelarddénonce la tentation du général. Bachelard s’en prend maintenant à la tendancesubstantialiste de la pré-science. La preuve suprême quel’attitude substantialiste bloquait l’esprit scientifique est qu’elle suscitaitun grand nombre de métaphores et accolait un grand nombre de qualificatifs àchaque substance – le travail du scientifique, selon Bachelard, est justementd’annihiler les métaphores et de ne garder que le qualificatif le plus juste. Il s'agit de combattre les obstacles épistémologiques qui entravent l'esprit rationnel. Gaston Bachelard, La Formation de l'esprit scientifique, Paris, 5 e édition, Librairie philosophique J. Vrin, 1967. Dans ce cadre, on nepeut pas penser scientifiquement, c’est-à-dire pour Bachelard on ne peut paspenser du tout. Il auraitsuffi, pour clore le débat, de synthétiser un peu : l’eau a un effet douxou un effet dur selon ce qu’on met en contact avec elle. Bachelard critique dans ce chapitre l’illusionanimiste. En d’autres termes, Bachelard repousse lalibido comme principe universel mais il maintient la libido comme structureinfluente chez le scientifique (ce dernier étant un humain, on ne voit pas, eneffet, pourquoi il échapperait à ce mouvement). Ilremet aussi en question la géométrie cartésienne, qu’il qualifie de« géométrie sans mathématique ». Au contraire, elle faitplace aux délires littéraires les plus éhontés. Ici entre en jeu la vive tentationdu particulier, du piquant et de l’anecdotique. L’animisme a pourconséquence directe, comme le montre Bachelard, de renverser les moyensd’explication : les pré-scientifiques du XVIIIe siècle avaienttendance à expliquer les phénomènes physiques à partir des phénomènesbiologiques (par exemple on essayait de comprendre la nature de l’électricitéen la rapprochant de fonctions physiologiques vaguement similaires comme lepouls), alors qu’il semble évident, dans une logique scientifique moderne, queseule l’opération inverse est fructueuse. ), Bachelard ne semble pas rejeterle concept de libido en général. Fnac : Contribution à une psychanalyse de la connaissance, La formation de l'esprit scientifique, Gaston Bachelard, Vrin". Bachelard compte aussi parmi les obstaclesl’obstacle pédagogique. À chaque état historiquecorrespond en effet une disposition d’esprit et un goût précis : pour lepremier, l’état concret, où l’esprit est dirigé par une curiosité ingénue pourla nature ; pour le second, l’état concret-abstrait, où l’esprit sansmettre à part les données empiriques passe à des conceptionsgéométriques ; pour le troisième, l’état strictement abstrait, « oùl’esprit entreprend des informations volontairement soustraites à l’intuitionde l’espace réel, volontairement détachées de l’expérience immédiate et même enpolémique ouverte avec la réalité première, toujours impure, toujoursinforme ». L’animisme a pourconséquence directe, comme le montre Bachelard, de renverser les moyensd’explication : les pré-scientifiques du XVIII, Inscrivez-vous pour trouver des essaia sur Résumé >, Politique de confidentialité - Californie (USA). Dans ce cadre, on nepeut pas penser scientifiquement, c’est-à-dire pour Bachelard on ne peut paspenser du tout. Bachelard s’arrête ici sur un obstacle plusimportant pour la science moderne que les précédents : la confusion entreles principes physiques et les principes biologiques se maintient, au moment oùl’auteur écrit, à travers le concept psychanalytique de libido. Il décrit en ce sens d’anciens systèmes de mesuretotalement erronés, qui n’objectivaient qu’illusoirement par le quantitatif. Livraison Gratuite*.Vente de La formation de l'esprit scientifique pas cher. Troisième obstacle, les « têtes bienfaites », c’est-à-dire les scientifiques qui ont une réelle connaissance,une solide formation dans le domaine mais qui n’ont pas le tempéramentscientifique, ne sont pas aptes à mettre la science en branle pour la faire avancer :cela est trop coûteux pour leurs confortables préjugés d’écoliers. L’opinion est en effet une idée partielle et partiale autrement dit incomplète et subjective. Bachelard considère qu’il faut observer leproblème de la connaissance scientifique en fonction des obstacles qu’ellerencontre, et plus particulièrement des obstacles proprement épistémologiques –c’est-à-dire des obstacles internes à la science (par opposition aux obstaclesexternes, comme les limites des sens et de l’intelligence humaine ou l’opacitédes phénomènes). Bachelard veut prouver non seulementque c’est justement en s’éloignant du concret que la science trouve sonefficacité (Bachelard qualifie les données empiriques d’obstacles pour letravail scientifique), mais aussi que la finalité de la science est peut-êtretout le temps et depuis toujours l’abstraction. La formation de l'esprit scientifique ... Résumé "C'est surtout en approfondissant la notion d'obstacle épistémologique qu'on donnera sa pleine valeur spirituelle à l'histoire de la pensée scientifique. Il faut y faire une place au savoirscientifique au détriment du savoir empirique. Il prouve que la science pré-scientifique asouffert de viser sans cesse l’universel. Pour lui, si ces chercheursaccordent une importance suprême à ces substances, c’est simplement qu’ils onttransféré leur intérêt matériel dans leur intérêt physique – qu’ils ontautrement dit essentialisé la valeur monétaire de ces substances. En bref, Bachelard rappelle que cen’est pas parce qu’on fait un effort d’abstraction qu’on entre forcément dansle domaine scientifique. En d’autres termes, on peut rarementformuler un énoncé qui soit à la fois universel et objectif car les deux termess’excluent. C’est qu’enprocédant de la biologie à la physique on tombe nécessairement dans le piège dela métaphore. Ce n’est que par cette voie, affirme-t-il après avoir montré quece qui est utile pour la vie est strictement distinct de ce qui est utile pourl’esprit, qu’on pourra rompre la « solidarité de l’esprit avec les intérêtsvitaux ». En comparant les textes et usagesscientifiques farfelus de l’ère pré-scientifique et ceux rigoureux de l’èremoderne, Bachelard démontre que la science ne peut décemment pas, comme leprescrit l’opinion commune, se constituer en accord avec la nature – enadoptant cette attitude on se laisse duper par l’erreur empirique, on estenglués dans les faits, on se perd dans les images, les analogies, lesmétaphores, et on n’accède jamais au savoir. Le savant moderne sacrifiel’universalité au profit de l’objectivité, qui « se détermine dans laprécision et dans la cohérence des attributs, non pas dans la collection desobjets plus ou moins analogues ». Une métaphore d’ailleurs sefile d’un ouvrage à l’autre : la digestion serait une cuisson, et par làle corps humain serait tout entier un four. En ce sens, il précise d’emblée que la penséescientifique s’est déployée en trois temps – l’état pré-scientifique (del’antiquité classique au XVIII, L’obstacle le plus commun, obstacleprimordial, est l’opinion, qui selon Bachelard ne relève pas de la pensée mais«, Bachelard s’en prend maintenant à la tendancesubstantialiste de la pré-science. Il note que les pré-scientifiquesgénéralement, dès lors qu’ils cherchent à décrire les différentes substances,donnent leurs qualités comme essentielles, alors que, comme le préciseBachelard, toute qualité est relation. Bachelard propose de faire, aucours de son ouvrage, un inventaire plus précis des nombreux obstacles que peutrencontrer l’esprit scientifique. La formation de l'esprit scientifique La bibliothèque d'ActuaLitté. Bachelard utilise cependant davantage les idées de C.G. Gaston Bachelard. Cette tendance postule que la vie est le principe organisateur detoutes choses, et qu’elle se propagerait « non seulement de générations engénérations, le long de l’axe du temps, mais aussi dans l’espace, comme unepuissance physique ». Philosophie générale (L1PH001U) Titre du livre La formation de l'esprit scientifique; Auteur. Bachelard s’attarde ici sur une métaphoreutilisée fréquemment dans la description des phénomènes à l’èrepré-scientifique, celle de l’éponge. L’universel met les détails à part, l’objectif les recherche avecobstination. C’estque le projet de Bachelard consiste en l’occurrence à défendre l’espritscientifique contre les attaques de l’époque. C’est qu’enprocédant de la biologie à la physique on tombe nécessairement dans le piège dela métaphore. Il montre quelles théories naïves cettetendance a engendrées ; elle est par exemple à l’origine des débats interminablesdes penseurs du XVIII, Bachelard critique dans ce chapitre l’illusionanimiste. L’œuvre de Gaston Bachelard comporte deux volets : l’un est consacré à la poésie et l’autre à la science. Contribution à une psychanalyse de la connaissance, La formation de l'esprit scientifique, Gaston Bachelard, Vrin. Exp�dition sous 24h. Ceux-ci sont parfois des convictions premières de la pensée scientifique, dont il faut pourtant s'affranchir : "l'esprit scientifique doit se former en se réformant". L’animisme a pourconséquence directe, comme le montre Bachelard, de renverser les moyensd’explication : les pré-scientifiques du XVIIIe siècle avaienttendance à expliquer les phénomènes physiques à partir des phénomènesbiologiques (par exemple on essayait de comprendre la nature de l’électricitéen la rapprochant de fonctions physiologiques vaguement similaires comme lepouls), alors qu’il semble évident, dans une logique scientifique moderne, queseule l’opération inverse est fructueuse. Bachelardprécise avec malice qu’ainsi les scientifiques sont davantage profitables à lascience quand ils sont jeunes. Selon ce postulat, la vie ne se limite donc pas àl’être, elle a une existence supérieure et directrice. Il remarque que les professeurs dans les matièresscientifiques se lancent dans les démonstrations sans prendre en compte que lesélèves ont une connaissance empirique antérieure qui rend pour eux lacompréhension difficile. BACHELARD, La formation de l’esprit scientifique (J’ai eu 15 : D) Platon nous donne cette définition de l’opinion: « quelque chose d’intermédiaire entre l’ignorance et le savoir ». La formation de l'esprit scientifique est un ouvrage de Gaston Bachelard. Fnac : Contribution à une psychanalyse de la connaissance, La formation de l'esprit scientifique, Gaston Bachelard, Vrin". Bachelardprécise avec malice qu’ainsi les scientifiques sont davantage profitables à lascience quand ils sont jeunes. Bachelard raille quelque peu cesconsidérations qui, à défaut d’expliquer un phénomène complexe, accepte lesraisons les plus naïves ou magiques, tant qu’elles s’accordent avec la vision généraled’une nature unifiée. Il constate ainsi dans les écrits pré-scientifiques une fascinationdémesurée pour l’estomac et les excréments. Pour lui, si ces chercheursaccordent une importance suprême à ces substances, c’est simplement qu’ils onttransféré leur intérêt matériel dans leur intérêt physique – qu’ils ontautrement dit essentialisé la valeur monétaire de ces substances. Il faut y faire une place au savoirscientifique au détriment du savoir empirique. De quoi nourrir vos convictions personnelles avec la référence La Formation De L Esprit Scientifique Bachelard si la seconde main fait partie intégrante de vos habitudes d'achat. C’estque le projet de Bachelard consiste en l’occurrence à défendre l’espritscientifique contre les attaques de l’époque. Au lieu destimuler les esprits, il les contraint pour continuer à être validé. Il s'agit de ces points ci que Bachelard dans La formation de l'esprit scientifique déplore, car selon lui on ne peut en aucun cas associer l'opinion à la science. Après la tentation du particulier, Bachelarddénonce la tentation du général. Selon ce postulat, la vie ne se limite donc pas àl’être, elle a une existence supérieure et directrice. Sorbonne Université. En ce sens, il précise d’emblée que la penséescientifique s’est déployée en trois temps – l’état pré-scientifique (del’antiquité classique au XVIIIe siècle), l’état scientifique (duXVIIIe siècle au début du XXe siècle) et le nouvel espritscientifique à partir de 1905 – et que chaque passage d’un état à un autre afait aller la pensée vers davantage d’abstraction. S'il lui arrive, sur un point particulier, de légitimer l'opinion, c'est pour d'autres raisons que celles qui fondent l'opinion ; de sorte que l'opinion en droit, toujours tort. Le second obstacle se situe dans les idéesscientifiques authentiques vieillissantes.