À travers le passage que nous avions à lire, Schmitt tenta de démontrer ce qui constituait et ce qui définissait le politique. Ce texte est un extrait de la préface à La notion du politique, Carl Schmitt, éd. Dans La notion de politique, le penseur dénonce une vision optimiste de l’homme sur laquelle se fonderait le libéralisme. Lorsqu’un peuple accepte qu’un tiers ou un étranger lui dicte qui est son ennemi, il cesse d’exister politiquement. Il avance plus précisément dans La notion de politique que l’ordre politique est établi indépendamment du droit, par une décision souveraine de combattre un opposant devenu un ennemi. Le politique consisterait dans l’association et la séparation, à divers degrés, des hommes. En revanche, la guerre civile, qui se démarque par l’inhumanité de sa violence, ne répond pas à cette même logique ; c’est pourquoi Carl Schmitt lui refuse toute légitimité et veut à tout prix l’éviter en ne laissant pas s’exprimer, dans l’activité politique, les facteurs de dissension. Carl Schmitt conçoit la notion de politique de manière originale. Dans l'époque moderne, l'Etat est cette instance qui « Le concept d’État, écrit Schmitt, présuppose le concept de politique » (La notion de politique). Sans ennemis, c’est la fin du politique et sans politique, c’est la fin de l’Etat. 5 Ibid, p.89 La Notion de politique (1932) expose les thèses qui forment le coeur de sa pensée : l'État ne se confond pas avec la politique, il n'en est qu'une expression historique et périssable. Le politique lui-même est le lieu de discrimination de l'ami et de l'ennemi. L’État, en tant que communauté d’intérêt et d’action, va décider si l'ennemi menace, ou non, son existence. Il s’agit de l’étranger, celui qui génère un conflit, donc celui que l’on est en droit de combattre. Le politique lui-même est le lieu de discrimination de l'ami et de l'ennemi. Le politique lui-même est le lieu de discrimination de l'ami et de l'ennemi. Deux textes majeurs de Carl Schmitt sont réunis dans ce livre. Citant le célèbre passage des Evangiles : Aimez vos ennemis (Math. Or, dans un monde où les hommes sont bons, il n’est plus besoin de souverain pour combattre l’ennemi. "Il ne faut jamais dire: d'un côté la technique, d'un autre des abus ; mais presque toujours rendre compte qu'il y a d'un côté et de l'autre des techniques différentes, répondant à des nécessité diverses, mais inséparablement unies. 3 A. de Benoist, Vu de droite. Ce que défend Schmitt, c’est la dictature comme forme moderne d’État, quelle qu’en soit l’orientation politique, même si son goût le porte plutôt vers le fascisme. En effet, l’État n’a pas existé de toute éternité, car il est une création de l’époque moderne, un instrument qui a permis aux monarchies européennes, à partir du XVIe siècle, de mettre fin aux guerres privées afin de rétablir l’ordre dans les limites de leurs territoires. Je hais les spams et protège vos données personnelles. C’est dans cet esprit que je travaille à rendre les grands concepts plus accessibles et les grands auteurs plus proches de nous. Carl Schmitt (11 juillet 1888 - 7 avril 1985) était un juriste (constitutionnaliste, théoricien et p.. Alors que certains comprennent la perspective de la disparition de l’État comme celle de la fin de la politique, Carl Schmitt réfute cette thèse. La Notion de politique (1932) expose les thèses qui forment le coeur de sa pensée : l'Etat ne se confond pas avec le politique, il n'en est qu'une expression historique et périssable. Ce texte opère un … Celui-ci « rend manifeste, analyse Schmitt, cette éventualité d’une discrimination de l’ami et de l’ennemi sur quoi se fonde toute notion politique, et elle n’a de sens que pour autant que cette discrimination subsiste comme une réalité ou pour le moins virtuellement, au sein de l’humanité. Par exemple, le discours politique privilégie souvent un vocabulaire qui se rapproche de la rhétorique guerrière : les campagnes, les affrontements verbaux, les batailles d’opinion, le ton imprécatoire dont usent les adversaires l’un à l’égard de l’autre ressemblent à s’y méprendre aux paroles qui précèdent les conflits armés. En effet, la discrimination de l’ami et de l’ennemi évoque clairement le conflit armé. Copernic, 1977, 626 p. ; cf. On peut clouter que la polémique entre Kelsen et Schmitt soit une véritable polémique sur la justice constitutionnelle. Selon la conception libérale de l’économie, chaque agent est libre. Flammarion, 2009, pp. En esthétique, l’on trouve l’opposition beau/laid, en économie, l’opposition rentable/non rentable, en morale, l’opposition bien/mal. Penser les relations de puissance à partir de la dialectique de l’ami/ennemi requiert en préalable de se déprendre des chatoiements de l’idéologie, des faux-reflets de tous ces mots en “isme” qui caractérisent l’apparence scientifique donnée aux engagements politiques. Le politique lui-même est le lieu de discrimination de l'ami et de l'ennemi. La théorie de Carl Schmitt est séduisante dans la mesure où elle propose une explication originale de ce qu\'est la politique. Passé par l’ESCP, la Sorbonne, et l’École Normale Supérieure, j’aide également les étudiants à réussir les épreuves littéraires des concours des grandes écoles. Yves-Charles Zarka (dir.) L’auteur de La notion de politique s’oppose à l’idée du monde comme unité politique. Tu prépares des épreuves de dissertation ? La dialectique de l’ami et de l’ennemi est particulièrement opérante parce qu’elle permet d’évacuer les dimensions morales et esthétiques de la politique. Dans cette perspective, l’activité politique se substitue à une violence dont elle conserve les stigmates, à tel point que la dissolution de la société fermente dans la compétition électorale. Carl Schmitt, La notion de politique, 1932, tr. >> La politique selon Max Weber sur un post-it. in Res Publica, vol. Schmitt se trouve proche de ces multiples tendances qui impliquent ce qu’on appelle la « convergence des extrêmes ». Carl Schmitt met en exergue un certain dualisme selon lequel s’organise le réel. Contempteur de la démocratie, Carl Schmitt préfère la compétition des États à celle des factions politiques. En revanche, une guerre menée pour des motifs prétendus purement religieux, purement moraux, purement juridiques ou purement économiques serait une absurdité » (La notion de politique). 2 Cf. Carl Schmitt met en exergue un certain dualisme selon lequel s’organise le réel. Lorsque l'Etat se mue en une unicité technique et économique, il devient Société, c'est-à-dire un système uniforme de production et de communication. En ce qui concerne la politique, c’est le dualisme ami/ennemi ou union/désunion ou association/dissociation 1. H. Meier, Carl Schmitt, Leo Strauss et la notion de politique, Julliard, 1990, p. 129-160. La logique libérale limite l’Etat à la conciliation des libertés individuelles. - Anthologie critique des idees contempo-raines, Paris : Ed. Deux textes majeurs de Carl Schmitt sont réunis dans ce livre. On peut le racheter ou le laisser mourir. Il peut donc décider des causes pour lesquelles il souhaite agir. Théorie du partisan. Carl Schmitt veut refonder théologiquement le politique, le dogme du péché originel lui servant de credo anthropologique. En esthétique, l’on trouve l’opposition beau/laid, en économie, l’opposition rentable/non rentable, en morale, l’opposition bien/mal. Mais en ce qui concerne la politique, les hommes doivent être capables de donner la mort pour se protéger de l’ennemi. La notion de politique comprend donc l’éventualité de la guerre. Carl Schmitt se tourne plutôt vers des penseurs tels que Taine, Machiavel, Fichte, Hegel, De Maistre ou encore Donoso Cortes, qui adoptent une position inverse : les hommes sont par nature mauvais, mais l’État les transcende. Si la guerre n’est que le moyen extrême de la politique, elle apparaît aussi comme « la continuation de la politique par d’autres moyens », selon la célèbre formule du théoricien militaire prussien Clausewitz. En fait, comme Schmitt le … La notion de politique repose sur la capacité du souverain à décider de combattre un opposant devenu ennemi. 6 Ibid, p.117, Plan de site - Mentions légales - Contact. 2009. Je crois l'avoir saisi, un jour que je me promenais avec lui à Plettenberg et que je l'interrogeais sur sa position à l'égard de la République de Weimar. La Notion de politique (1932) expose les thèses qui forment le coeur de sa pensée : l'État ne se confond pas avec la politique, il n'en est qu'une expression historique et périssable. #philosophie; #essai; #zarka; #faye; #derrida; #balibar; #schmitt; #politique # Un ouvrage passionnant, qui pêche parfois dans sa volonté obsessionnelle de vouloir mettre un terme au débat sur les textes de Schmitt. La société s’en remet alors au droit comme norme supérieure. Celle-ci trouvera sa formulation la plus achevée en 1927 et 1932 dans les deux premières éditions de La notion de politique. Dans la pensée libérale, le concept politique de lutte se mue en concurrence du côté de l’économie, en débat du côté de l’esprit ; la claire distinction de ces deux états différents que sont la guerre et la paix est remplacée par le dynamique d’une concurrence perpétuelle et de débats sans fin 6, précise Carl Schmitt. Alors que l’État se définit, selon l’acception moderne, comme étant le statut politique d’un peuple organisé légalement sur un territoire donné, pour le philosophe allemand, le concept d’État présuppose la notion de politique. L’essence du libéralisme est antipolitique pour Carl Schmitt, dans la mesure où il suppose un abaissement du rôle du souverain. Rien ne peut contraindre à se battre pour le groupe ou pour L'Etat. « La distinction spécifique du politique […], écrit Carl Schmitt, c’est la discrimination de l’ami et de l’ennemi. La Notion de politique (1932) expose les thèses qui forment le coeur de sa pensée : l'Etat ne se confond pas avec le politique, il n'en est qu'une expression historique et périssable. >> L’homme de cour selon Baltasar Gracian sur un post-it. Le libéralisme commence et s'arrête à l'individu. Aziliz Le Corre prépare un master de philosophie politique et éthique à la Sorbonne, et travaille au service vidéo du Figaro Live. Deux textes majeurs de Carl Schmitt sont réunis dans ce livre. Comme Schmitt l’explique dans son texte, la politique est définie comme étant le degré d’intensité avec lequel une association d’individu agit. Peut-on confondre ces deux notions, ou quelle est leur différence essentielle ? Carl Schmitt et Julien Freund l’avaient compris dès la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il s’agit de l’étranger, celui qui génère un conflit, donc celui que l’o… Le politique lui-même est le lieu de discrimination de l'ami et de l'ennemi. Le politique tel que le considère avec ce critère Carl Schmitt est un concept substantiel. Préface de Julien FREUND. mon introduction a la traduction d'uh texte important de C.S. Je te donne une méthode. Néanmoins, on peut clairement dire que Carl Schmitt (1888-1985) fut un immense philosophe du politique, de la géopolitique et théoricien du droit (il était aussi un juriste), également un défenseur de ce que l'on nomme en Allemagne "La révolution conservatrice". En effet, les hommes politiques les plus populaires, ceux qui sont les plus «rassembleurs», ne sont pas, en général, ceux qui proposent des idéaux … >> L’art de la guerre selon Sun Tzu sur un post-it. La notion de néolibéralisme et, avec elle, de libéralisme autoritaire, est au cœur d’enjeux critiques et politiques. La notion de politique est le texte d’une conférence de Carl Schmitt, publié en 1932, dans lequel le philosophe allemand postule le primat du politique. 6, 27), le philosophe catholique rappelle à ses lecteurs la distinction latine entre inimicus (ennemi personnel), auquel l’Évangile fait référence, et hostis (ennemi politique) : L’ennemi au sens politique du terme n’implique pas une haine personnelle, et c’est dans la sphère de la vie privée seulement que cela a un sens d’aimer son ennemi, c’est-à-dire son adversaire 2. S'identifier; Votre librairie disponible 24/24 h. Librairie La Galerne - 148, rue Victor Hugo - 76600 Le Havre 02 35 43 22 52. Émile PERREAU-SAUSSINE, Raymond ARON et Carl SCHMITT, lecteurs de CLAUSEWITZ, Commentaire n°103, Automne 2003. Le politique lui-même est le lieu de discrimination de l'ami et de l'ennemi. Mais n'est-elle pas conduite à restreindre la philosophie de Schmitt et à isoler sa pensée politique de ses engagements philosophiques ? Carl Schmitt caractérise la notion de politique par l’hostilité La notion de politique se définit par la distinction de l’ami et de l’ennemi. La Notion de politique (1932) expose les thèses qui forment le coeur de sa pensée : l'État ne se confond pas avec la politique, il n'en est qu'une expression historique et périssable. La doctrine juridico-politique du décisionnisme que Carl Schmitt (1888-1985) expose au début des années 1920 développe une méthode et des concepts qui se verront réinvestis dans une théorie des rapports entre guerre et politique. Qu’est-ce qu’un ennemi ? 122 DROIT ET RELIGION intention apologétique et pour détecter au sein d’une œuvre éminemment politique un fil conducteur qui, en dernière instance, ne l’est pas 4, que dans le but de souligner ce qui interdit à Schmitt de développer une authentique philosophie politique 5. C’est seulement la fin d’un peuple faible 3, écrit l’auteur. 37 Chez Schmitt, le moment de suspension du droit par le souverain rappelle, certes la supériorité essentielle du politique sur le droit, mais cette prérogative ne trouve sens qu’en tant qu’elle ouvre un nouveau cycle de droit ou permet de préserver l’État de la destruction et de préserver ainsi l’humanité de l’anarchie – c’est une conviction axiale de Schmitt : le droit est ce qui retient la … Cette opposition ami/ennemi suppose un peuple politiquement uni, prêt à se battre pour son existence et son indépendance. Dans l'époque moderne, l'État est cette instance qui … L’activité politique y est définie comme le produit d’une polarisation autour d’une relation d’hostilité. La Notion de politique (1932) expose les thèses qui forment le coeur de sa pensée : l'Etat ne se confond pas avec la politique, il n'en est qu'une expression historique et périssable.